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Photo du rédacteurshaperbrotherwood

DOUDS CHARLET double champion du monde de freeride et guide de haute montagne - Sandra STAVO-DEBAUGE

Dernière mise à jour : 11 sept. 2019


Vous en connaissez beaucoup vous des guides de haute montagne freestyleur et champion du monde de freeride 2013 et 2015 qui rident des boards artisanales ?

Jonathan Charlet aka Douds est né en 1984 mais n’a pas encore lu le livre de Georg Orwell. Le chamoniard pure souche, guide de haute montagne, a bien d’autres choses à faire. Double champion du monde de freeride avec un snowboard Brotherwood sous les pieds, Douds est papa d’une petite Luna née en 2012, son 2ème rejeton est attendu au cœur de l’hiver 2016. Or l’hiver, ça réussi bien aux Charlet et 2016 s’annonce riche en projets pour Douds : films, pentes raides, Freeride World Tour, expéditions, bébé…


6ème génération de guide de haute montagne

Douds Charlet est issu d’une lignée de guides de haute montagne et d’une famille incontournable : les Charlet à Chamonix, c’est un peu comme les Kennedy aux Etats-Unis, une saga familiale ! Arrière grand-père, grand-père et père… Jonathan est la 6ème génération de guides de haute montagne et fut l’un des plus jeunes, il a attaqué sa liste de courses en montagne dès ses 16 ans pour l’achever à 25 ans. Aspirant guide en 2008, il a obtenu son diplôme de guide en 2011 et officie à la mythique Compagnie des Guides de Chamonix.


Des gènes de champion

Une famille avec des gènes de champions : son frère aîné Jean-Baptiste dit Babs fut lui aussi champion du monde de half-pipe au milieu des années 90, son jeune cousin est aussi prometteur en freeride… Quant à Douds, il a commencé la compétition très jeune « j’étais au club de ski depuis tout petit, mais je n’ai jamais aimé les piquets, j’avais tout le temps envie de faire des jumps dans les combes. Je me suis mis au skate et au snowboard vers l’âge de 10-11. Dès que j’ai réussi à passer en poudre en snowboard, j’ai arrêté de faire du ski, j’avais 11 ans et je me suis mis au freestyle ». Le grand-frère n’est pas étranger à ce choix « mon frère m’a donné envie, c’est sûr, je le voyais faire des sauts, j’avais envie de faire pareil. Le snow, ça m’a tout de suite plu, ça se rapprochait du surf, au niveau sensations, top ».

Bien l’en a pris : champion de France benjamin à 12 ans, puis minime, puis cadet, il rafle tout en half-pipe. Après 10 ans de compétition en halfpipe et en slopestyle, il stoppe et passe du freestyle sur terrain préparé au backcountry sur terrain vierge, de la compétition aux images. « J’ai fait taquet de freeride, de la pente raide dans tous les couloirs du coin, du dénivelé à fond ».


Le sésame pour le Freeride World Tour

Son gros bagage freestyle, il l’utilise désormais dans la montagne où le moindre relief est prétexte à envoyer des tricks freestyle. Rajoutez à cela son bagage de guide, et tous les ingrédients sont réunis pour que Douds obtienne une wild card pour participer à l’épreuve du Freeride World Tour (coupe du monde de freeride) de Chamonix en 2009 où il joue à domicile. Et voilà qu’il fait 2ème ! Et gagne son ticket pour l’étape suivante, où il fait 3ème, ce qui de fil en aiguille ou plutôt de run en podium, le qualifie pour le Tour complet. « Si je suis resté sur le Tour, ce n’était pas calculé, je pensais juste faire l’étape de Chamonix ! ». En 2011 et 2012 il se classe dans les quatre premiers. En 2013, déclic, il gagne le titre de champion du monde et plus fort, il remet ça en 2015 en remportant également l’Xtrem de Verbier et son fameux Bec des Rosses, un événement majeur et pérenne du freeride qui fêtait ses 20 ans en mars 2015, tout un symbole. Clin d’œil, Aurélien Ducroz, autre chamoniard et membre du même team (TeamWork) a remporté l’épreuve de ski de cette 20ème édition. On peut d’ailleurs voir les deux chamoniards dans un épisode de la web série Cham Lines où ils se partagent un couloir…


La pression du Bec des Rosses, la face de l’Xtrem de Verbier

C’est déjà fort de gagner l’Xtrem, encore plus fort avec un titre de champion du monde est en jeu, encore plus fort puissance 2 quand c’est un deuxième titre de champion du monde, encore plus fort puissance 3 quand c’est l’épreuve des 20 ans. La pression devait être à son comble, n’est-ce pas Douds ? « J’ai oublié la pression, il fallait que je fasse mon run comme je voulais le faire en profitant, de toute façon ça ne change rien de se mettre la pression ! ». Certes, mais quand même ! « Je commence à avoir un long passif en compétition. Au début je ne gérais pas la pression, maintenant j’arrive mieux à la gérer, ça a mis du temps, je me canalise beaucoup, j’essaie de moins envoyer en ride, d’y aller plus doucement. Je ride à 80% pour garder de l’assurance alors qu’à mes débuts, ça passait ou ça cassait, je ridais à fond » et il ajoute « Pour les 20 ans du bec ça faisait plaisir de gagner » tout simplement.


Le premier champion du monde de freeride avec un snowboard artisanal fait en Haute-Savoie

Pas banal, Douds a gagné le Freeride World Tour et la finale de l’Xtrem de Verbier avec un snowboard Brotherwood sur-mesure sous les pieds. C’est le seul champion du monde à rider des planches artisanales. « J’ai pu faire la saison sur Freeride World Tour l’an dernier grâce à Brotherwood et au soutien financier de TeamWork et de Chamonix. L’aventure continue cet hiver, je serai au départ de 3 étapes ; en Andorre, à Chamonix et bien sûr sur l’Xtrem à Verbier pour la finale. Pas d’Alaska cet hiver, ma femme accouche à ce moment-là ! Pas de pression, comme je ne fais pas le tour en entier, je vais profiter à fond »


Les ingrédients de la planche du champion du monde

« Je me sens hyper bien sur cette planche sur tous les terrains. Jusque là je ridais des boards industrielles et l’hiver dernier, c’était la première fois que je ridais un noyau bois. C’est super à rider, ça accélère. La board est rigide comme un arc elle a du nerf et le répondant du bois. Elle a du pop et quand tu replaques sur le tail, elle te replace droit dans la pente, elle ne bouge pas. Je suis léger (70kg) mais j’ai opté pour une grande board de freeride directionnelle en 164cm pour flotter en poudreuse. Elle a du cambre entre les pieds pour bien carver et avoir une bonne accroche dans le raide et un petit rocker à l’avant et à l’arrière ce qui la rend plus facile à rider, plus rapide pour tailler des courbes. Elle est à la fois maniable en freestyle pour lancer des rotations et stable en poudreuse. Son flex rigide avec du nerf en talon permet de replaquer de gros sauts, de prendre de la vitesse pour fendre la neige trafolée et bosselée. Florian a décliné le même modèle en splitboard ». cette saison son pro-modèle évolue, il aura un plus grand tail et fera 165 cm.


La montagne chevillée au corps

Douds a la montagne chevillée au corps « la montagne c’est mon deuxième refuge ma 2ème maison. En habitant à Argentière, je suis depuis toujours face à l’Aiguille Verte, le Mont Blanc. J’ai toujours eu envie d’aller là-haut et plus je montais, plus j’ai eu l’envie d’aller encore plus haut. Dans le futur, j’espère que ça va se finir en Himalaya, sur des 8000. Je suis déjà allé au Pakistan à 6300m sur le massif de Karakoram, au Mc Kinley rebaptisé Denali en Alaska à 6200. Le temps s’arrête en très haute montagne, on se sent si petit et privilégié d’être là à ce moment-là, de pouvoir grimper et voir ces belles choses. Ca remet les choses à leur taille réelle et surtout ça donne envie de faire plein d’autres sommets ! »

Evidemment, Douds aime aussi la pente raide, preuve en est dans le film au bon esprit « t’es pas bien là » où il partage des couloirs avec Vivian Bruchez, son acolyte en version ski…

Doud’s est du genre taiseux, il est difficile de l’attraper tant il ride vite et en dehors des sentiers battus. Parmi ses nombreuses faces cachées : cristallier, un hobby de famille, ce qui lui donne une connaissance encore plus grande des moindres recoins de sa montagne, recoins qu’il garde secret. Mais il nous livre ses spots de prédilections : « le bassin d’Argentière avec toute les faces Nord et un beau terrain pour grimper en face Sud. Le refuge d’Argentière est mon refuge ! Je vais de temps en temps du côté italien de la vallée de Cham à l’Helbronner, c’est un beau terrain de jeu, bien montagnard comme l’Aiguille du midi mais sans l’affluence, on y trouve de grands couloirs de 2500m de dénivelé de haut en bas. J’aime bien aussi Gressoney, le côté italien du Mont Rose, Saas Fee et Verbier en Suisse »


Pleins de projet sur le gaz pour 2016

2016 sera riche en événements avec un projet d’enchaînement dans la vallée de Cham en hiver pente raide avec Vivian Bruchez et Brice Bouillane, un long métrage qui se tournera cet hiver à Cham en salle en février 2017, le tournage du très attendu Backyard de Sam Favret réalisé par PVS production qui sortira à l’automne 2016, et des projets d’expédition pour rider de nouveaux couloirs en Himalaya à l’horizon 2017, 2018.

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